Chères compagnes,
Voilà plus de 10 ans que je connais Plein Jour.
Voici comment j’ai connu l’association : Un jour de désespoir, de solitude j’ai tapé sur un moteur de recherche les mots « compagnes de prêtre » et là d’un coup j’ai su officiellement que je n’étais pas seule, que ce que je supportais difficilement, d’autres personnes en témoignaient par des récits, des articles, voire même des livres, et aussi pour d’autres plus médiatisées : au sein d’émissions de télévision ! Quel soulagement ce fut pour moi !
Puis m’apparurent les prénoms des personnes écoutantes avec leurs numéros de téléphone et bien sûr l’identité de la personne à l’origine de PJ : Dominique Venturini. Paix à son âme.
C’est ainsi qu’après un temps de réflexion, j’ai osé téléphoner pour enfin exprimer mes tourments sans crainte d’être jugée et surtout incomprise. Car nous le savons bien, c’est le vécu qui fait l’expérience et qui permet aux personnes concernées de se comprendre. Les contraintes, les interdits, les non-dits… inhérents à notre « statut » sont très atypiques pour une simple relation d’amour.
Hélas, pas de solution miracle mais enfin, je me sens intégrée au sein d’une entité plus grande que moi, avec pleins d’histoires, toutes différentes, parfois très belles ou malheureusement douloureuses.
Chaque fois que j’ai appelé j’ai toujours bénéficié d’une écoute attentive, bienveillante, réconfortante et je me suis sentie soulagée ensuite.
C’est ainsi que chaque année j’ai versé ma cotisation pour rester en relation et soutenir Plein Jour.
Puis les années ont passé… Récemment j’ai encore eu besoin d’appeler et Marie-Laurence ainsi que Bernard son époux ont su me réconforter.
Aussi lorsque fin janvier, j’ai reçu une lettre d’appel pour soutenir et redonner vie à l’association j’ai mis de côté toutes mes craintes (manque de temps, de capacités, d’énergie…) et me suis fait un devoir de répondre à l’invitation pour participer au groupe de travail. Oui, par solidarité, pour la toute petite équipe ayant repris courageusement le flambeau et pour que Plein Jour puisse continuer à soutenir toutes celles qui vivent dans l’isolement, la solitude, la honte.
En revanche, depuis toujours, je n’ai jamais adhéré au militantisme en faveur du mariage des prêtres ni aux critiques acerbes de l’institution Eglise. Tout d’abord par respect pour mon compagnon qui œuvre au sein de l’église catholique, ensuite parce que je considère que le sujet est particulièrement complexe.
Ne pensez pas pour autant que je sois d’accord avec tous les dogmes ecclésiaux. C’est un peu comme au sein d’une famille : les opinions, les modes de vie peuvent diverger entre générations, au sein même d’une fratrie… mais nous sommes toujours unis par des liens spéciaux et forts. Dans l’Eglise c’est pareil, un fidèle divorcé est toujours baptisé, on peut être pour l’avortement et pour autant assister aux offices religieux, recevoir les sacrements… on peut aussi claquer la porte mais ce n’est pas mon choix.
Peut-être vous aussi, vous hésitez à franchir le pas, alors n’ayez pas peur, rejoignez-nous le temps d’une réunion en visio pour nous apporter vos idées, un témoignage à publier sur notre site, mettre au service de l’association vos compétences (informatiques, créatives, …).
Solidairement vôtre !
Charlotte