Après cinquante ans de vie dominicaine, il fait part de sa frustration …
« Le célibat ecclésiastique ne profite (spirituellement, affectivement, intellectuellement, socialement) qu’à une infime minorité d’entre eux [les prêtres], et encore ai-je l’impression que ce n’est vrai que de manière exceptionnelle et provisoire, le temps d’une probation consentie, d’un retrait hors la grande ville, d’un effort spécial, d’une maladie ou d’une épreuve d’une autre sorte. Hormis ces cas, dont j’admets volontiers que toujours il y en aura, il me paraît de plus en plus absurde de croire que les Occidentaux mâles de notre temps, fussent-ils remplis de l’amour de Dieu et du prochain, soient en état de s’engager à vie dans une forme d’existence aussi peu naturelle et équilibrante que la continence, supposée perpétuelle, liée au célibat. Donc je suis partisan, non sans réflexion mais sans la moindre hésitation résiduelle, de la levée de l’obligation formelle, durable et généralisée, et par conséquent pour le retour, en ce domaine, au libre choix, quitte à diversifier les engagements et à inventer des vœux de célibat temporaire (un an, deux ans, trois, cinq, dix ans, chaque durée étant renouvelable) publiquement prononcés. »
Extrait p. 58 du livre « Pourquoi j’ai quitté l’Ordre… et comment il m’a quitté », 128 p., 15 €
François Boespflug