Homme et femme Dieu les créa (Bibliographie)

Le célibat des prêtres aboli, que se passerait il ?
Roman
Auteur : Marie-Louise ABIA

Le 9 avril 2009
Le nouveau roman de Marie-Louise Abia souligne le fossé entre la parole biblique et les positions de l’église catholique. Et si l’église Catholique faisait des infidélités à Dieu ?

Marie-Louise ABIA Bouscule les mœurs figées.

« Tout ce qui est biblique est divin. »
Dieu serait-il raciste ? Ou du moins, misogyne ?
Et si la sainte bible était plutôt un livre nuisible ? Et si l’église catholique romaine faisait des infidélités à Dieu ?

Du racisme à l’esclavage ordonnancé, en passant par le célibat forcé, la religion a remplacé la volonté de Dieu par celle de l’homme Tout-puissant, une doctrine anti-humanité qui soumet l’humain à des formes de dictature plus ou moins déguisée. Qu’adviendrait-il de fâcheux à l’humanité si les prêtres catholiques romains se mariaient ?

Extraits :

La femme serait-elle, en fin de compte, le talon d’Achille de l’église catholique romaine ?… Si tel est le cas, notre église ne tiendrait-elle donc qu’à si peu que ça ? [ … ]
Après avoir créé Adam, lorsque Dieu déclara qu’« il n’est pas bon que l’homme soit seul », s’il avait pensé, un tant soit peu, que la femme serait inutile voire funeste, croyez-moi, il aurait plutôt créé un deuxième homme pour tenir compagnie au premier. Mais il ne l’a pas fait, il a créé une femme ! Réfléchissez pourquoi ! [ … ]

A l’heure où je t’écris, il y a quelque part dans le monde un excellent prêtre, sans conteste très dévoué, qui est en train de faire l’amour à une femme qu’il aime, de cette liaison naîtra un bébé qui deviendra probablement prêtre ou pape car la réalité est que personne – exceptée la mère – ne sait dans quelles conditions un pape est conçu. L’église, elle, sera toujours là demain comme hier, ce prêtre amoureux-coucheur ira célébrer la messe et comme tout croyant, il continuera à t’adorer et à te servir avec une foi que le sexe n’aura pas détériorer. [ … ]

Quand as-tu constaté cette flagrante erreur et décrété que finalement, coucher avec une femme devenait un acte radicalement inique pour un prêtre ? [ … ]

Si le prêtre catholique romain est le seul homme sur terre qui soit incapable d’assumer une vie de famille ou des sentiments amoureux simultanément avec son travail, alors la question se trouve bien ailleurs et il faudra se la poser autrement [ … ]

En mettant les Saintes Écritures et le célibat des prêtres au centre de cette émouvante histoire, Marie-Louise ABIA signe son troisième roman par lequel elle nous immerge habilement dans la source de la relation Homme-Dieu, nous incitant à regarder les choses en profondeur et à nous demander si, en prétendant agir au nom et selon les commandements de leur Maître, les ambassadeurs de Dieu ne seraient pas les premiers à aliéner les droits humains les plus fondamentaux.

S’il est donc permis de remanier les Saintes Ecritures qui sont censées être non modifiables et non négociables, on est en droit de se demander où commence et où s’arrête la volonté de Dieu, et où commence celle de l’homme !

L’auteur qui est, elle-même, chrétienne, catholique pratiquante et partisane des droits de l’homme, exprime sans tabous sa conception de la relation Dieu-Humanité et invite également ses lecteurs à pousser leur réflexion un peu plus loin que la simple croyance dogmatique qui peut parfois s’avérer destructrice pour l’humanité. Pourquoi ne pas reprendre l’histoire vers le commencement ?

L’intrigue :

Au commencement étaient l’homme et la femme. Elle est adolescente et lui, jeune séminariste futur prêtre ; les deux s’aiment d’un amour tellement vrai et fort qu’ils ne se sentent pas capable de vivre l’un sans l’autre.

Cependant, l’amour et l’église catholique romaine ne faisant pas bon ménage, leur résistance contre les tabous de leur église se solde en combat de pot de fer contre pot de terre. Rama et Paolo sont contraints de se séparer et de suivre chacun une route différente, de vivre leur vie loin l’un de l’autre, malgré cette brûlante passion qui les fait se sentir mutuellement comme étant la moitié manquante d’un Tout.

Rama se marie et se construit une vie de famille tandis que Paolo devient prêtre comme prévu. Mais l’amour n’obéissant à aucune loi humaine, l’un et l’autre ne parvient pas à éteindre cette redoutable flamme qui fait tout exploser. Que celui qui n’a jamais aimé leur jette la première pierre.

Dans cet ouvrage, le pape noir, originaire d’un pays musulman, entreprend de remanier le droit canon et de tout réformer. Le luxe insolent du palais pontifical ne reflétant pas la vie de Jésus dont il est censé suivre l’exemple, il refuse de s’installer dans les locaux réservés aux papes et préfère vivre comme un pauvre itinérant. Tout change au sein de l’église catholique romaine, tout l’argent de l’église appartenant aux chrétiens, il décide de s’en servir pour bâtir écoles, hôpitaux, logements et créer du travail chez les pauvres. La femme n’est plus diabolisée, et il décide que « Le célibat imposé aux prêtres, cette simple décision humaine disciplinaire, sur fond économique, qui n’a rien à voir avec la volonté de Dieu et qui ne figure dans aucun des multiples livres de la bible, n’ayant par conséquent aucun fondement spirituel, est dorénavant aboli ! » Car « le célibat imposé aux prêtres était tout simplement une abomination face à l’humanité, une absurdité sans aucun fondement spirituel, un détournement honteux de la vraie parole de Dieu, une lâcheté devant les réels engagements de l’être humain. »

Mais ces réformes sont-elles du goût de tous ceux qui s’identifient comme fils de Dieu et suiveur de Jésus ?