Bibliographie : Dominique VENTURINI

Après une enfance tourmentée, Dominique entre au couvent qu’elle quittera 17 ans plus tard. Enseignante, elle devient directrice d’un CET en milieu populaire, puis visiteuse de prison et animatrice de théâtre dans ce lieu clos. A la trentaine, elle tombe amoureuse d’un prêtre. Et c’est pour la vie ! Cet amour rendu impossible par la règle de l’Eglise catholique romaine, la fait se dresser contre une loi injuste.

Condamnée à la clandestinité, elle éprouve le besoin d’écrire pour se libérer. Elle rédige son autobiographie : « L’impossible voyage », dont voici deux extraits.

« Insensiblement, innocemment, nous glissons vers un sentiment plus fort. Le soir du Jour de l’an 1966, alors que je le conduisais en voiture à la gare d’Arles pour prendre le train, il me demande de quitter la grand-route pour une  direction inconnue, puis de m’arrêter. Surprise, je l’interroge. En réponse, il me serre avec fougue dans ses bras, et me couvre de baisers. Révélation brutale de ce qui nous unissait à notre insu. Torrent de bonheur devant cette preuve d’amour et, en même temps, sentiment d’effroi d’avoir franchi un interdit. « Nous n’avons pas le droit ! »

« Un jour, nous avion déjeuné ensemble dans un restaurant. Nous étions assis l’un en face de l’autre à une petite table. Il avait dû me quitter très vite, pour un impératif quelconque. J’étais restée pour prendre un café. Sa place libérée me découvre le spectacle d’une famille de quatre personnes : les parents et deux enfants jeunes. Le père avait à peu près l’âge de mon ami, et il lui ressemblait comme un frère. C’était hallucinant ! Je ne pouvais pas en détacher mes yeux. Cet homme, plein de tendresse pour son enfant, me fascinait. Ce couple respirait un bonheur calme, un accomplissement dans l’amour. « Voilà ce que pourrait être ma vie » pensai-je, non sans amertume.

Au lieu de cela, condamnée aux rencontres furtives, je suis la compagne clandestine et solitaire. »

Ensuite, elle écrit la vie de son ami : « Sous le signe du Bélier »

Préparé dès l’enfance à devenir prêtre, il se donne à fond à sa mission. Mais lorsqu’à l’âge mûr surgit l’amour, c’est la crise de conscience vécue douloureusement. Faut-il repousser l’amour pour respecter le célibat ?

Les élans de tendresse de Jean-Marie, qualifiés de « faiblesses », sont immédiatement suivis de coups de frein, d’une brutalité qu’il ne soupçonne même pas. Sans expérience dans ce domaine, il ignore la frustration de Dominique.